Affichage des articles dont le libellé est Unheimlich. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Unheimlich. Afficher tous les articles

mardi 27 mars 2012

Fantômes à la Foire du Trône


Balançoires (Noël Renard, 1928)




Un petit tour en amoureux à la Foire du Trône ?
Mais prenez garde, après avoir quelque peu perdu la tête sur les manèges et les montagnes russes, à ne pas croiser le regard du fakir.
Vous avez lancé en riant une pièce en voulant voir la Vérité ? Eh bien, vous avez été servis !
Quels sont ces nuages qui obscurcissent le ciel de Paris ? Pourquoi la foule, un instant encore joyeuse et bruyante, ivre de plaisirs faciles et d’effrois à 10 sous, marchent-elle soudain tête basse, escortée de pénitents noirs ? Et qui sont ces cadavres peints qui ont escamotés les clowns hilares.
Non, dans cette fête-là, ce carnaval des âmes, on a cessé de rire depuis bien longtemps.
Si l’on tire encore à la carabine dans les stands, les cibles sont devenues des torses de fusillés... et l’on n’y gagne rien sinon sa place au cimetière.
A peine réchappée du «tir mondial» de la Grande Guerre, la «foule à l’infini» n’allait connaître que peu d’années de joie avant d’entre à nouveau dans les ténèbres.



samedi 11 février 2012

Une nuit, j'ai rêvé de Claudine Beccarie...

elle avait des yeux peints à la Cocteau et elle me disait exactement ceci :


mercredi 23 novembre 2011

Les Malheurs de Sophie par Guy Sabran (2)


Les Malheurs de Sophie par Guy Sabran (1)



Sophie (1858) est la plus fascinante des héroïnes pour la jeunesse française. Sadique, adepte de l’automutilation et des expériences extrêmes, elle serait de nos jours envoyée directement chez le pédopsychiatre. La comtesse de Ségur (née Rostopchine mais dont le prénom n'est autre que Sofia) détaille froidement, presque cliniquement, les diverses expériences de Sophie. Un tel texte aurait dû exciter l’imagination des illustrateurs. Il n’en n’a rien été. Les images de la Bibliothèque rose ou d’autres éditions sont généralement d’une mièvrerie impressionniste, faisant la part belle aux jolies robes et aux coiffures de Sophie et de sa mère Madame de Réan.
Pourtant, il y a quelques années, je dénichais dans une brocante une édition de la bibliothèque Rouge et Or, datant de 1947, illustrée par Guy Sabran. Enfin, le texte trouvait un dessinateur à sa mesure : moderne, étrange, déviant. Il y a chez Sabran un goût pour les disproportions, les regards exorbités et la cruauté (la poupée disloquée et presque ensanglantée) qui en font un parent éloigné de l’underground. Nous ne sommes pas loin de Blanquet. On ne sait pas grand chose de Sabran,
ici
outre qu’il fut le frère du prolifique auteur de romans populaires Paul Berna
ici
dont il illustra les aventures de Zoupette, cousine de Martine.


Bref, un illustrateur qu’il faudra redécouvrir un de ces jours.