mercredi 23 novembre 2011

Les Malheurs de Sophie par Guy Sabran (1)



Sophie (1858) est la plus fascinante des héroïnes pour la jeunesse française. Sadique, adepte de l’automutilation et des expériences extrêmes, elle serait de nos jours envoyée directement chez le pédopsychiatre. La comtesse de Ségur (née Rostopchine mais dont le prénom n'est autre que Sofia) détaille froidement, presque cliniquement, les diverses expériences de Sophie. Un tel texte aurait dû exciter l’imagination des illustrateurs. Il n’en n’a rien été. Les images de la Bibliothèque rose ou d’autres éditions sont généralement d’une mièvrerie impressionniste, faisant la part belle aux jolies robes et aux coiffures de Sophie et de sa mère Madame de Réan.
Pourtant, il y a quelques années, je dénichais dans une brocante une édition de la bibliothèque Rouge et Or, datant de 1947, illustrée par Guy Sabran. Enfin, le texte trouvait un dessinateur à sa mesure : moderne, étrange, déviant. Il y a chez Sabran un goût pour les disproportions, les regards exorbités et la cruauté (la poupée disloquée et presque ensanglantée) qui en font un parent éloigné de l’underground. Nous ne sommes pas loin de Blanquet. On ne sait pas grand chose de Sabran,
ici
outre qu’il fut le frère du prolifique auteur de romans populaires Paul Berna
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dont il illustra les aventures de Zoupette, cousine de Martine.


Bref, un illustrateur qu’il faudra redécouvrir un de ces jours.


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