lundi 22 novembre 2010

Une autre histoire de vampire à Tokyo

Parcourant "Koji Wakamatsu, cinéaste de la révolte" (IMHO), je tombe sur ce texte, "Carnet de bord de Corée -L’archipel japonais en sang", et sur cette note d'introduction :
"Carnet de bord de Corée » a été publié pendant l’automne 1973 dans le premier numéro de la revue Dorakyura (Dracula*) dont le rédacteur en chef était Juro Kara. Ce texte aborde la relation entre la Corée et le Japon et la situation de l’Asie de l’Est."
Me revient à l’esprit une petite revue achetée cet été à Nakano Broadway pour sa couverture bizarre et ses illustrations macabres.



Automne 73, Dracula ou "Dracura"... tout concorde.
Tenir entre ses mains une revue conçue par Juro Kara est déjà émouvant puisqu’il s’agit du mythique chef d‘une troupe situationniste du Tokyo des années 60. Il joue le rôle principal des Anges violés de Wakamatsu et apparaît avec ses comédiens dans Journal d‘un voleur de Shinjuku d‘Oshima (c‘est lui qui surgit en pagne en plein Shinjuku).
Je parviens à identifier dans le sommaire la texte de Wakamatsu.
J’en reproduis ici (et j’espère que Benoit ne m’en voudra pas) le premier paragraphe traduit en français dans «cinéaste de la révolte".

«Juro Kara prend le mythe du vampire à bras le corps. Je suppose que chez lui verser et sucer le sang représente la souffrance d’être au monde. Quel genre d’élan peut bien le pousser à aborder un tel sujet ? D’une manière générale, lorsque mes amis abordent le thème du sang et de la couleur rouge vif, ils dévoilent — l’espace d’un instant — une joie extrêmement intense ou prennent alors l’air de quelqu’un révélant un peu d’une pensée secrète. Pour ma part, la vue de mon sang, des règles de ma mère, ou du soleil rouge figurant sur le drapeau japonais n’ont jamais suscité de sentiments précis chez moi.»

La suite ici en Japonais.




La revue est aussi bourrée de collages, de BD surréalistes, ainsi que d’une illustration hilarante de Shigeru Mizuki où des pénis/chauve-souris attaquent Tokyo.






Évidemment "Koji Wakamatsu, cinéaste de la révolte" est une lecture indispensable. Les textes de Wakamatsu sont magnifiques et émouvants, en particulier le journal de son voyage en Palestine. Je n’avais personnellement jamais vu les photos de Wakamatsu entouré de guérilleros.



http://www.imho.fr/koji-wakamastu-le-cineaste-de-la

samedi 30 octobre 2010

Rien que pour vos yeux

 映画芸術 - eiga geijutsu (litt."Film Arts"), une revue de cinéma de 1970 qui consacrait un dossier au cinéma érotique et surtout un très beau cadeau de Miyuki.
Attention, du Wakamatsu se cache parmi ces images (et même un film polonais sur l'Egypte ancienne).
Ce billet devrait évoluer puisque je vais demander à mes amis Japanese film fans d'identifier les photos.















vendredi 15 octobre 2010

Color Climax

Puisqu'on m'a demandé quelle était cette étrange cassette vidéo titrée First Time Fucker (billet précédent), je lève le mystère. Il s'agit du bootleg d'un super 8 porno danois des années 70.
Avant la vidéo, le porno domestique se commandait en Super 8 par correspondance ou s'achetait très cher dans les sex shop. Il s'agissait même d'une des activités les plus rentables de l'industrie. Color Climax était la plus célèbre et la plus sulfureuse, profitant de la libéralisation des mœurs au Danemark dans les années 70. Je ne sais pas si First Time Fucker est bien produit par la société puisqu'un mystérieux Pussycat Films apparaît au début.
Quoi qu'il en soit, ce qui est évidemment stupéfiant dans le film est ce décor cauchemardesque et le "first time fucker" en question, qui a vraiment l'air de se trouver là par hasard (il me fait penser à une version adolescente du petit garçon qui traversait le Danemark dans Le voyage de Dag).
La musique n'est pas d'origine mais Der Sommer ist vorbei de Rex Gildo, qui me semble tout à fait le genre de chose que ces curieux personnages pourraient écouter. J'ai également coupé juste avant les scènes porno. Pas seulement pour pouvoir mettre sans problème ma vidéo sur Youtube, mais aussi parce que rien n'égale par la suite en pornographie le plan du découpage des citrons.
En bonus, Happy End (1996), film expérimental de Peter Tscherkassky, qui à sa façon est un autre genre de Color Climax.









dimanche 10 octobre 2010

Old flesh (death to the VHS)

Aujourd'hui, grand ménage dans mes VHS, sans trop de remords pour un tas de raison que l'on conçoit aisément (la place étant la principale, l'autre raison étant qu'il est plus facile de trouver un film sur le net que dans un amas de plastique plus classé depuis longtemps). J'en ai sauvé quelques unes de l'hécatombe parce que leurs films n'existent pas en DVD, parce qu'il s'agit de documentaires ou de courts métrages introuvables, ou tout simplement (temporairement) parce que leurs jaquettes me plaisaient.














vendredi 8 octobre 2010

Fragments de la vie adolescente à Tokyo


Divers papiers ramenés de Tokyo.
Les flyers (scannés en vrac) viennent d'Akihabara, distribués par ces horripilantes "maids" aux voix de crécelles ; le catalogue de vêtements pour garçons, typiques des "hosts" de Kabukicho, a été ramassé probablement à Shibuya 109 ; les brochures d'uniformes d'écolières viennent d'une boutique de Nakano Broadway. Le nom Olive des Olive me fascine. Le dernier dépliant montre les uniformes Benetton, qui donc possède sa propre ligne au Japon. On appréciera l'insert fétichiste sur les genoux.

Maids



Hosts



Schoolgirls