dimanche 25 avril 2010

La Mort de Maria Malibran. 2.



Gesicht









Küss









DUO





La Mort de Maria Malibran. 1.

Proche de Derek Jarman mais également de John Waters, La Mort de Maria Malibran décrit un monde hystérique dominé par des travestis cantatrices.
Un jour, il y aura sûrement une belle édition restaurée du film de Schroeter. En attendant, j'aime bien la patine de cette version, copie de copie de VHS, qui circule sur les sites de partage.










jeudi 15 avril 2010

Sans soleil 4 : A force de filmer les fantômes, on risque d'en devenir un soi-même.

Se perdre parmi les fantômes du métro, dans les rêves de Tokyo.

" Toutes les galeries aboutissent à des gares, les mêmes compagnies possèdent les magasins et le chemin de fer qui porte leur nom, Keio, Odakyu, ces noms de ports. Le train peuplé de dormeurs assemble tous les fragments de rêve, en fait un seul film, le film absolu. Les tickets du distributeur automatique deviennent des billets d’entrée. "









Sans soleil 3 : La beauté absolue a aussi un nom, et un visage.

Natsume Masako (1957 - 1985)

mardi 13 avril 2010

Sans soleil 2 : Les films d’épouvante japonais ont la beauté sournoise de certains cadavres.

Pour exorciser l’horreur qui a un nom et un visage, il faut lui donner un autre nom et un autre visage. Les films d’épouvante japonais ont la beauté sournoise de certains cadavres. On reste quelquefois sonné par tant de cruauté, on en cherche la source dans une longue intimité des peuples d’Asie avec la souffrance, qui exige que même la douleur soit ornée. Et puis vient la récompense : sur la déconfiture des monstres, l’assomption de Natsume Masako. La beauté absolue a aussi un nom, et un visage.
(Chris Marker - Sans soleil - 1982)








lundi 12 avril 2010

Sans soleil 1 : la guerre ressemble aux lettres qu’on brûle.
















Sur la machine d’Hayao, la guerre ressemble aux lettres qu’on brûle, et qui se déchirent elles-mêmes dans un liseré de feu. Le nom de code de Pearl Harbour était Tora, tora, tora : le nom de la chatte pour laquelle priait le couple de Go To Ku Ji. Ainsi, tout cela aura commencé par un nom de chatte prononcé trois fois.
Au large d’Okinawa, les kamikaze s’abattaient sur la flotte américaine. Ils deviendraient une légende. Ils s’y prêtaient mieux, évidemment, que les sections spéciales qui exposaient leurs prisonniers au gel de Mandchourie et ensuite à l’eau chaude, pour mesurer à quelle vitesse la chair se détache des os. Il faudrait lire leurs dernières lettres pour savoir que les kamikaze n’étaient pas tous volontaires, et que tous n’étaient pas des samouraïs fanatisés. Avant de boire sa dernière coupe de saké, Ryoji Uebara avait écrit :
" J’ai toujours pensé que le Japon devait vivre librement pour vivre éternellement.
Ça peut paraître idiot à dire aujourd’hui, sous un régime totalitaire... Nous autres, pilotes-kamikaze, nous sommes des machines, nous n’avons rien à dire, sinon supplier nos compatriotes de faire du Japon le grand pays de nos rêves. Dans l’avion je suis une machine, un bout de fer aimanté qui ira se fixer sur le porte-avions, mais une fois sur terre je suis un être humain, avec des sentiments et des passions... Pardonnez-moi ces pensées désordonnées. Je vous laisse une image mélancolique, mais au fond de moi je suis heureux. J’ai parlé franchement. Excusez-moi."
Chris Marker - Sans soleil (1982)
Mamoru Oshii -Sky Crawlers (2008)