jeudi 22 décembre 2011

遠方の彼方から. 2 expos à la Mori Tower


Le Musée Mori est situé dans le quartier que j'aime le moins à Tokyo : Roppongi, lieu de rendez-vous des gaijins, de filles pour le moins vulgaire voulant attraper un gaijin et de gaijins voulant coucher avec une japonaise mais échouant évidement dans un bar à hotesses philippin. Rien de bien intéressant dans cette version sans charme de kabukicho. Pourtant, c'est là aussi que se trouve l'un de mes lieux préférés, la Mori tower avec son panorama, l'araignée maman de Louise Bourgeois et le musée d'art contemporain. En décembre et janvier deux belles expos. 


La première présente plus de 400 pièces du dessinateur Kunyoshi (1797-1860). Magnifique parcours dans l'oeuvre d'un génie de l'ère Edo ayant abordé tous les genres : dessins épiques retraçant la geste de héros, scènes de la vie quotidienne, épouvante (magnifique représentation d'Oiwa), portraits d'acteurs kabuki. Il n'y a pas chez Kunyoshi la fièvre d'Hokusai mais une virtuosité impressionnante dans la juxtaposition des tissus des kimonos, la vivacité des couleurs et le vertige de la ligne claire. Kunyoshi est un maître de la saturation et de l'illusion d'optique. Il faut parfois quelques secondes pour réaliser que la masse noire qui enserre un samouraï est un félin géant ou un terrifiant varan ou qu'un dragon s'enroule dans le bleu des vagues. 


Cette perception à retardement impose au dessin une temporalité qui est déjà du cinéma. Un dessin rectangulaire et vertical représente une maison sur 5 étages, devant la porte un samouraï se tient pret à l'attaque mais son adversaire est sur le toit de la maison pret à bondir. On peut saisir l'image dans sa totalité mais aussi, remonter de bas en haut, guidé par la rythmique répétitive des étages. 

Les dessins horizontaux nous rappellent la phrase de Marker dans Sans Soleil sur les dessinateurs japonais ayant inventé le Cinémascope avant l'invention même du cinéma.
Kunyoshi était par une ailleurs un formidable dessinateur de chats. 



Après les 400 oeuvres de Kinoshya, il aurait mieux valu remettre la seconde exposition à un autre jour. Il s'agit d'une présentation du mouvement architectural "Metabolisme" apparu en 1960. Je n'y ai pas compris grand chose sinon qu'il s'agissait d'une vision futuriste adaptée à la scociété de masse, et donc modulable en fonction de l'acroissment de la population. C'est évidemment la vision du futur vue depuis les années 60 qui intrigue et la sensation de découvrir des décors de science-fiction. Si l'euphorie capitaliste des années 60 japonaise est bien présente, certaines réalisation donnent une image pour le moins inquiétante des sociétés futures. Les appartements capsule, par exemple, où seuls pourraient habiter des fans hardcore de Cosmos 99.




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