mardi 20 novembre 2012
Guregori Aoyama (グレゴリ青山)
Simon Yotsuya - Portrait de petite fille (1993)
samedi 17 novembre 2012
Izumi Suzuki par Araki
Izumi Suzuki was born on July 10, 1949 in Ito
City, Shizuoka Prefecture. After graduating from high school, she worked for
the city. She headed for Tokyo in 1969 and became a writer following her
experience as a model and an actress. In 1973,she married legendary alto sax
musician Kaoru Abe and gave birth to a daughter. Her name appeared in
extensively in the media―in newspapers, magazines, books, movies, on the stage
as a member of the drama troupe Tenjosajiki, on TV. Her existence itself was a
media and became the embodiment of the 70s. In 1986, she hanged herself and put
a stop to the incredible speed with which she exhausted 36 years and 7 months
of living. Collections of her works include: メThe Izumi Suzuki
Collection in 8 volumesモ ; メIzumiユs Cruel Fairy Talesモ
(Izumi no zankoku meruhen); メTouchモ ; メIzumiユs
Collection of Wordsモ (Izumi Goroku).
(from www.amazon.co.jp)
vendredi 16 novembre 2012
mardi 30 octobre 2012
Skyfall : les agents déchus
![]() |
Ethan Hunt, le jeune concurrent de James Bond, n’est
jamais plus efficace que lorsqu’il est désavoué, livré à lui-même avec son
équipe dans des sortes de « Mission buissonnières ». Les figures d’autorité
renvoyées au néant ou en tout cas très abstraites, il peut alors s’adonner en
toute liberté à son goût du jeu, des faux semblants, de la prestidigitation et redevenir
ce garnement amateur de mauvaises farces qui fait exploser des hélicoptères
avec son chewing-gum. Il faut dire, que dès le premier épisode, Hunt avait
réglé son compte à l’œdipe, liquidant la figure paternelle démoniaque (Jim
Phelps) et couchant avec sa mère de substitution. Un parcours initiatique le
laissant comme un adolescent enfin seul et libre (comme sa lointaine
incarnation dans Risky Business), libre de regrouper autour de lui des frères
et des sœurs d’adoption, en des vacances enchantées et éternelles. Même sa
femme, il faut qu’il la fasse passer pour morte et la ressuscite, pour la transformer
en image adorée, romantique mais lointaine.
Bond quant à lui n’avait jamais connu de disgrâce – éternel
« loyal sujet de sa majesté ». Sa chute est évidemment beaucoup plus
douloureuse que celles, multiples au propre et au figuré, de Hunt qui en est
devenu virtuose. Que devient Bond lorsqu’il cesse d’être un agent ? Tout
simplement rien, une sorte de cliché un peu gênant d’occidental alcoolique,
quelque part sur une plage turque, grecque ou d’Ibiza. Comme si c’était le dernier décor exotique, mais
cette fois Low Cost, de disponible pour l’agent déchu. Ce n’est pas tant l’intériorité
qui manque à Bond, qu’une forme de vie privée, de passé qui lui appartienne en propre
et non acquis pendant des missions. Tel un ange chutant du ciel, comme ceux de
Wenders, Bond doit devenir mortel pour gagner un corps et des émotions
humaines. Il n’est pas un adolescent jouisseur comme Ethan Hunt mais une
abstraction dont l’ultime mission est de faire l’expérience de l’humanité :
d’abord le rejet par M/other, et la tentative de regagner son affection ;
la découverte d’un ennemi/frère/double exubérant dont la relation avec M est
aussi un œdipe douloureux ; le retour au vieux manoir familial dévoilant
un fond gothique insoupçonné, comme une inversion diamétrale de l’exotisme à l’artificialité
assumé de l’épisode chinois. A Silva, le frère maudit, autre « homme qui
rit », la ville fantôme, à Bond la maison hantée à la Wilkie Collins. Tous
deux avoue leur fraternité spectrale.
Enfin, Bond devient un homme en passant du « permis
de tuer » à l’épreuve du deuil.
jeudi 18 octobre 2012
Koji Wakamatsu est mort
Koji Wakamatsu, à 70 ans, avait réussi l’exploit de revenir sur le devant de la scène internationale, avec des films aussi ambitieux que United Red Army, Le Soldat dieu et Mishima, le jour où il choisit son destin. Il y a une semaine, il avait reçu le prix du cinéaste asiatique de l’année au festival de Busan où il présentait ses deux derniers films, Petrel Hotel Blue et The Millenium Rapture, contes philosophiques plein de malice. Renversé par un taxi à Shinjuku il y a quelques jours, la mort l’a frappé de façon aussi absurde que les héros de la Nouvelle vague japonaise, ceux des Contes cruels de la jeunesse et de Premier amour version infernale.
Pour
moi, Wakamatsu n’avait d’abord été que les images fascinantes et terrifiantes des
Anges violés dans Le Cinéma de la transgression d’Amos Vogel. La rencontre se
fit véritablement circa 2004 . Le téléchargement connaissait alors une
sorte d’âge d’or et e-mule et Bittorent tournaient à plein régime, jour et
nuit, pour ramener des films japonais inédits, ces fameux films de la Nouvelle
vagues, les productions ATG, souvent sans sous-titres. C’est en « full
japanese » que l’on découvrait alors Shojo Gebba Gebba, Sex jack et
Shinjuku Mad… on ne comprenait pas les discours politiques et d’autres
recherches étaient alors nécessaires pour comprendre ce qui s’était réellement passé
dans les années 60 et 70 au Japon et quel fut le destin tragique de L’armée
rouge japonaise. Quelques livres, quelques articles nous aidaient mais nous
étions alors dans l’archéologie : proche de Wakamatsu, il y avait par
exemple un autre cinéaste tout aussi mystérieux, Masao Adachi, acteur et
scénariste pour Oshima, qui avait rejoint les terroristes en Palestine pour un
long exil. C’était une histoire secrète du cinéma mais aussi de ces années de
plomb, en face desquelles on prendra garde de ne pas céder à la tentation romantique.
Car il n’y a rien de romantique, de politiquement justifiable ou et d’humainement
tenable, à ouvrir le feu dans un aéroport israélien.
Même
si on ne comprenait pas la logorrhée marxiste des étudiants des films de
Wakamatsu, les images étaient là, révolutionnaires en elles-mêmes, et c’étaient
celles que j’avais besoin de voir à cette époque : de la sexualité
violente et transgressive, de l’authentique surréalisme, des fantasmes
religieux parfois ironiques, souvent d’une pureté bouleversante. Des femmes
crucifiées au pied du mont Fuji, des vierges éclatant de rire sous le soleil, des
révolutionnaires embrasant Tokyo comme un orgasme, et soudain des jaillissements
écarlates ou au contraires de calmes à-plats bleus. C'était comme de retrouver la filmographie, perdue depuis plus de 30 ans, d'un cinéaste aussi génial que Pasolini.
Wakamatsu
fut celui qui alluma la mèche. C’est d’abord à travers son cinéma que je découvrais
les chefs-d’œuvre du cinéma japonais des
années 60, les films de Susumu Hani, Matsumoto, Terayama, Oshima dont il est
souvent question sur ce blog. Wakamatsu, le yakuza révolutionnaire, le chantre
de l’insurrection lyrique n’est plus, mais, comme on a coutume de le dire :
la lutte continue !
lundi 15 octobre 2012
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