dimanche 5 décembre 2010

dharma guns ossang cinémas de l'interzone (Belfort 2)






Une journée qui commence avec les morceaux choisis des Histoire(s) du cinéma et finit avec Dharma Guns, le dernier Ossang encore inédit. La connexion est évidente entre deux "trips cinémas". Le rêve du cinéma lui-même, comme une voix qui vient de l'intérieur du cinéma ;des visages de filles qui ne sont jamais plus beaux que lorsqu'ils sont surimpressionnés par les images. Julie Delpy, Sabine Azéma, muses idéales et fatales beautés. Le film est un pont vers ce fameux territoire des fantômes. Celui-là où le soir, Ossang nous emporte. Heurtebise punk-rock qui toujours nous ouvre le chemin. La Jetée, Alphaville, Dharma Guns, les films de l'Interzone ou comme dit Ossang, prolongeant Vigo "le cinéma art du sommeil hanté". L'homme qui, voyageant dans le temps voit sa propre mort non dans le futur mais dans le passé, le détective qui entre dans la ville des morts et en ramène une femme, incarnation de la poésie. Ici dans Dharma Guns un homme, coincé dans un hôtel hanté, sur une terre volcanique qui n'est ni la mort ni la vie, écrit un script, manuscrit placé sous haute surveillance, qui permettra le voyage dans le temps. En échange du script il retrouvera son amour Délie (c'est Elvire, notre Musidora), que l'on dit folle, séquestrée par Ewers, sinistre Herr Doktor.



On trafique beaucoup dans Dharma Guns, les secrets pharmaceutiques, les armes bactériologiques, les clés ADN fatales... mais surtout Ossang est le dernier trafiquant d'argentique, l'hallucinogène ultime, le psychotrope qui se diffuse dans la rétine. Il faut voir la terre et les nuages noirs des Açores ; il faut voir la transparence des rideaux d'une chambre d'hôtel, gaze et éther dreyeriens ; il faut voir l'air s'emplir de poussière fluorescente et dorée à l'intérieur du noir et blanc ; il faut voir les murènes dans l'aquarium comme les fantômes biologiques qui annoncent le vampire chez Murnau.
La nuit, je rentre à l'hôtel avec Jerome de Missolz qui m'apprend que Roky Erickson, le rocker fou à lier de 13th Floor Elevators qui n'est jamais redescendu du 13e étage, joue à Rennes cette semaine. Il me raconte qu'il a filmé Yves Adrien en Chine, envoyant du Suicide à fond dans leur chambre d'hôtel. A travers la ville glacée nous parlons encore de Jeunes filles en uniforme de Leontine Sagan dont Herta Thiele, la sublime héroïne, refusa d'être l'égérie aryenne de Goebbels et dont une grande partie de l'équipe mourut en camps.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.