samedi 20 août 2011

La messe sanglante


 En revoyant Le Parrain 3, j’ai été à nouveau frappé par ce plan bref du Christ ressuscité qui apparaît sur la scène de l’opera Cavalleria Rusticana.
Est-ce une hallucination de Michael, voyant surgir le juge de sa damnation ? Ce Christ est de toute façon une divinité «sicilienne», ombrageux et implacable. Il apparaît sur la place du village au milieu des paysans prêt à se livrer à la vendetta - l’origine du mal, et la genèse de l’édifice mafieux des Corleone. Coppola n’avait pas encore avoué son amour du fantastique gothique mais Le Parrain 3 en contient les prémisses. Les mafieux de la commission d’Atantic City sont foudroyés par une lumière venue du ciel et s’agitent comme des pantins sanglants avant de s’effondrer.
La consécration d’Anthony Corleone comme chanteur d’opéra, qui devrait marquer la purification du sang maudit se transforme en messe sanglante où s’avancent les crânes ricanants des émissaires de la mort.
Même la Vierge, drapée de noir, devient une figure de deuil et de ténèbres.






Le Parrain 3 (Francis Ford Coppola, 1990)

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