mardi 24 avril 2012

The Steranko Experiment




Après l’arrivée des dessins animés japonais d’animation Goldorak et Albator vers 1980, le recueil d’histoires de Steranko, «Nick Fury, agent du SERVO», édité par les Humanoïdes, fut sans doute à la même époque l’un de mes premiers chocs graphiques. Les personnages étaient les mêmes que ceux que je retrouvais dans Strange, mais le dessin et les récits étaient bien différents. Bien plus psychédéliques, bien plus tordus... bien plus géniaux. 
A partir d’un personnage qui n’avait pas grand chose pour plaire (au contraire, mettons d’un Dr Strange), Steranko transforma le barbouze borgne en personnage presque fragile, se débattant dans un monde où la réalité est l’enjeu principal des forces antagonistes : puissances étrangères, extraterrestres... ou le plus souvent soi-même. Si l’on interrogeait Steranko, sans doute nous dirait-il comme l’Hitchcock de La Mort aux trousses ou l’Antonioni de Blow Up que la réalité n’est jamais qu’un ensemble de fiction auxquelles on fait semblant de croire pour se donner un but dans la vie et survivre.



La présentation de Steranko par Jean-Pierre Dionnet (4e de couverture).

" A l’aube des années 60, Jim Steranko, l’auteur de Nick Fury à 15 ans. Bardé de chaînes, enfermé dans un coffre de fer, II demande qu'on le jette du haut du pont de Brooklyn, dans la baie : 10 minutes plus tard il réapparaît à la surface, libre.
Enfermé dans une cellule de haute surveillance, nu, il s'évade.
Comme son Maitre, Houdini, il reste un quart d'heure enterré vivant, aucun moyen d'échapper à la tombe qui l'enserre et, comme chacun a perdu espoir, il sort. Auparavant, il a écrit deux livres sur les tours de cartes qui font autorité aujourd'hui chez les magiciens professionnels. Deux ans, plus tard, il est cambrioleur, puis voleur à main armée. Quand il sera pris par la police, on trouvera chez lui deux petits 38 nacrés, 30 pistolets divers, un grand nombre de fusils et une mitraillette. Trois ans tard, quand il sort de prison, il fonde une agence de publicité qui fonctionne encore aujourd'hui, très sans lui. Deux ans plus tard, il devient scénariste de « comics » Trois ans plus tard, il devient dessinateur de bandes dessinées et, en 24 histoires, au travers d’un super héros technologique, mâtiné de James Bond (Nick Fury), il réinvente le récit d’espionnage, l’histoire de guerre, la romance sirupeuse, Le Chien des Baskerville, les films de la Warner et la Genèse. Mélangeant les effets cinématographiques, la bande dessinée des années 40, l’Op Art, il révolutionne la bande dessinée américaine. Au sommet de ta gloire, il arrête, brusquement.
Depuis, il est devenu le héros d'une bande dessinée de Jack Kirby. sous le nom de Mister Miracle : un superman qui s'évade des pièges les plus invraisemblables. II est devenu illustrateur, en quelques mois il a égalé le Maître Frazetta. Ensuite, il a abandonné.
Il a écrit les deux premiers volumes de la meilleure histoire de la bande dessinée à ce jour, allant chercher l'information chez les auteurs eux-mêmes, au lieu de se contenter de l'habituelle compilation, Deux tomes parus à ce jour. On attendra : encore sans doute le troisième. Il a créé un journal étrange qui parle avec emphase de la bande dessinée comme du cinéma le plus populaire, et puis aussi de Steranko et de projets qui ne verront jamais le jour...
Il a failli faire un fitm avec Alain Resnais. Il a réussi a imposer aux amateurs d'art new-yorkais les originaux de bandes dessinées comme des œuvres d'art, créant la première galerie spécialisée. Il vit à l'écart, dans la grande banlieue de New York, entre ses piles d'originaux d'Alex Raymond et de Windsor Kay, et nul ne sait ce qu'il prépare... !
A l'époque où il traversa comme un météorite la bande dessinée. il disait des choses étranges, comme : « Chaque jour je crée quelque chose de nouveau et pour mamtenir la balance de l'univers, je détruis quelque chose. Quand vous aurez fait cela depuis quelque temps, vous découvrirez qu'il y a choses et des gens qui supplient pour qu'on les détruise... »

  Jean-Pierre Dionnet








Steranko en maître de l’évasion.





Chandler : Red Tide (1976), une des pemières Graphic Novel : Sin City 25 ans avant Sin City.




Un livre français sur Steranko
Jim Steranko, tout n'est qu'illusion de Guillaume Laborie (ed. Les Moutons électriques)



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