Sur la couverture d’un des
derniers recueils de Maruo, ces deux petites filles victoriennes, soudées par
la hanche, sont inspirées de Daisy et Violet Hilton (1908-1969), les siamoises
de Freaks, référence majeure
du dessinateur*.
Si le film de Browning nous les a rendues célèbres, les sœurs Hilton étaient
déjà à l’époque des stars en déclin. Connaissant le triste destin des monstres,
les siamoises furent exploités alors qu’elles étaient enfants par leurs parents
adoptifs qui les spolia des revenus de leurs spectacles.
Ce que nous apprend leur fiche
Wikipedia (ici) est digne d’un mélodrame morbide. L’idée d’un même sang circulant
entre deux corps est déjà presque inconcevable. Qu’elles aient rencontré
Houdini qui leur aurait appris à se séparer «mentalement» est également
fascinant.
Mais c’est la suite de leur vie,
alors que leur succès et leur beauté étaient déjà déchus qui nous laisse un
goût évidemment lynchien ; le film «chained for life» qui les ruina, leur
carrière de strip-teaseuse et surtout, la conclusion macabre de leur existence
: Daisy mourut de la grippe de Hong Kong, deux jours avant sa sœur.
Où Daisy et Violet Hilton, ensemble forcément, sont-elles enterrées** ?
** l'auteure des "Délices de la cruauté" m'informe d'ailleurs que c'est à Charlotte (Caroline du Nord), où elles tenaient une épicerie à la fin de leur vie, que les siamoises sont enterrées.
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