Kabukichou No Joou (La Reine de Kabukicho) de Ringo Shiina, est sans doute une de mes chansons japonaises préférées, disons une de mes chansons préférées tout court. Elle raconte la vie d’une jeune hôtesse de bar du quartier chaud de Shinjuku. Les lecteurs de mon blog savent ma fascination pour ce village de néons multicolores. Kabukicho représente pour moi un quartier que l’on traverse pour aller à Golden Gai mais où je ne stationne pas (à la différence de Nichome, le très agréable quartier gay que j’ai appris cet hiver à découvrir). Peut-être qu’un jour je m’y arrêterai et déciderai de percer le mystère de certaine officines, mais à ce moment peut-être ne serai-je plus un simple visiteur.
Kabukicho représente pour moi l’essence même de Shinjuku, alors que Golden Gai sera toujours décentré «Any where out of the world.» Le rythme de la chanson de Ringo Shiina, sa voix excédée qui perce les oreilles possède déjà pour moi tout le rythme et les stridences du quartier. Lorsque Ringo chante
« JR Shinjuku eki no higashiguchi wo detara
» , ce qui veut dire « Prend la sortie Est de Shinjuku Station, Ligne JR », c’est irrésistible : je monte les escaliers, sort de la gare et je me retrouve en face du panneau géant du grand magasin Studio Alta, un passage clouté, la rue piétonne qui descend jusqu’à Shinjuku Dori (le magasin au nom pittoresque «intésucré»)... et sur la gauche la grande porte d’ampoules rouge.
Bien des fois, il m’est arrivé de superposer la chanson de Ringo Shiina à ma traversée de Kabukicho. Pour atteindre Golden Gai, il faut exactement deux écoutes de la chanson. Ce n’est pas seulement le décor qui s’accorde à la musique mais les filles qui attendent devant les boîtes, les rabatteurs sénégalais de touristes occidentaux, les bandes de «hosts» aux cheveux oranges, les yakuzas tirés à quatre épingles, les jeunes filles et garçons qui passent la nuit dans le quartier sans que l’on sache très bien ce qu’ils recherchent, affalés devant le cinéma Koma, les travestis et les pourvoyeuses chinoises de «massadji»... tout le petit monde de Kabukicho.
En ce moment, j’écoute beaucoup Kabukichou No Joou...
Semi no koe wo kiku tabi ni
Me ni ukabu kujuukuri hama
Shiwashiwa no sobo no te wo hanare
Hitori de otozureta kanrakugai
Mama wa koko no joousama
Ikiutsushi no you na atashi
Dare shimo ga te wo nobete
Kodomo nagara ni miserareta kanrakugai
Juugo ni natta atashi wo
Oite joou wa kieta
Maishuu kinyoubi ni kite ita
Otoko to kurasu no darou
"Ichido sakaeshimono demo kanarazu ya otoroeyuku"
Sono imi wo shiru toki wo mukae
Ashi wo fumiireta wa kanrakugai
Kiete itta onna wo nikumedo natsu wa ima
Joou to iu katagaki wo
Hokorashige ni kakageru
Onna ni natta atashi ga uru no wa
Jibun dake de
Doujou wo yoku shita toki ni
Subete wo ushinau darou
JR Shinjuku eki no higashiguchi wo detara
Soko wa atashi no niwa
Daiyuugiba kabukichou
Konya kara wa
Kono machi de musume no atashi ga joou
Queen Of Kabukicho
Every time I hear the cicadas
I picture Kujukuri Beach
I let go of my grandmother’s frail hand
And went to the pleasure centre alone
Mum used to be the queen of this place
Now I’m her legacy
Everyone holds out their hands to me
Even kids are enticed to the pleasure centre
When I was 15 the queen went away
Leaving me behind
She’s probably living
With one of the guys who came here every Friday
“You can be a star, but all stars fade”
I step into the pleasure centre
Towards the time when I’ll learn what that means
I hate the woman who left me
But this summer
I’ll wear the title of Queen
With pride
Now I’m a woman
And all I’m selling is myself
If I long for sympathy
Then I’m sure to lose everything
Go out the East Gate of JR Shinjuku Station
And you’ll find yourself in my garden
The big playground called Kabukicho
As of tonight
This girl is the queen of this town
Traduction du site kiwi-musume : ici
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